Raconter la Bible en catéchèse

Publié le par Catechese Autun

Raconter la Bible en catéchèse
Françoise Prost (article réalisé pour points de repère n°231 septembre 2009)

En racontant un épisode de la Bible, vous devenez un médiateur de la parole de Dieu. Grace à vous, enfants et adultes mémorisent les récits bibliques et entrent dans une dynamique de rencontre personnelle avec Dieu.


Les raisons de raconter la Bible sont nombreuses :
  • théologique, Dieu se révèle dans notre histoire,
  • pédagogique car le récit a en lui-même un « pouvoir »,
  • catéchétique aussi, la parole de Dieu est la source de la catéchèse, elle doit être racontée et expliquée.( DGC §39)[1]

Les accompagnateurs de la catéchèse y ont recours pour donner le goût de la Bible, pour maintenir l’attention, pour aider à la mémorisation.Ils ont conscience qu’il se passe quelque chose d’important, qui a un rapport avec le témoignage, le don gratuit, la rencontre de Jésus Christ.

Pourtant, le conte biblique se distingue de la Parole de Dieu. Il en est l’interprétation. Le conte biblique ne remplace pas une démarche catéchétique complète. Il est un médiateur vers la parole ; il propose la parole, est à son service.

Comment s’y préparer ?

 

- OBJECTIFS

Donner le goût de  Parole de Dieu

Donner envie d’aller plus loin

Aider à la mémorisation

Proposer d’entrer dans une histoire, dans une rencontre

 

- AVEC QUI ?

Une équipe de catéchèse dans le cadre d’une rencontre

Un groupe d’enfants lors d’un temps fort

Tous, parents, enfants, communauté chrétienne lors d’une célébration, d’un « dimanche autrement », lors d’un pèlerinage, d’une rando caté etc …

 

- QUAND ?

Sans modération, chaque fois que l’on veut introduire, proposer un récit biblique, pour donner le goût, faire voyager, donner de la joie, témoigner de Jésus-Christ.

Prévoir néanmoins pour le conteur et son groupe  un temps pour la préparation et la maturation

 

 

PREPARATION


En équipe

  • Choisir le texte qui sera raconté : un récit du Nouveau Testament ou de l’Ancien. Les textes de la Bible qui sont déjà des récits se prêtent mieux à l’exercice Celui qui sera travaillé dans le module de catéchèse mais aussi ce qui le précède et l’introduit.
  • Le lire en groupe, en chercher le sens : le remettre dans le contexte, lire l’introduction et les notes de la Bible. Repérer les personnages, leur situation au début du récit, ce qu’ils deviennent, le nœud de l’histoire, ce que le narrateur fait percevoir de Dieu, de Jésus.
  •  Découper le récit en courtes séquences, leur donner un nom, mémoriser leur   articulation. Cela   servira de trame au récit.
  • Rechercher les éléments culturels qui donneront « chair » au récit : paysages, flore, architecture, vêtements, bijoux, coiffures. S’aider d’atlas bibliques mais aussi de tous les moyens audio-visuels disponibles, photos, DVD, CD de musique … puiser dans son expérience personnelle, voyage en Terre Sainte ou dans un pays méditerranéen.

 

Seul

  • Riche de tous ces éléments prendre le temps de méditer le texte biblique : Lire, relire, ruminer, laisser les paroles bibliques fondre en soi, résonner à nos oreilles et à notre cœur.
  • Entrer dans le récit par l’imagination comme le propose Ignace de Loyola, se représenter les personnages, ce qu’ils font, ce qu’ils disent…être de ceux là, contempler le Christ.
  • Elaborer son récit : choisir l’ordre des séquences, choisir un langage simple adapté au public, chercher des mots doux, beaux pour exprimer ce qui se passe.

            Faire confiance à l’Esprit Saint qui « donne de l’air  et permet s’actualiser sans trahir »

 

En groupe à nouveau

Oser se lancer à raconter, accepter la critique, se remettre en question.

Faire confiance au groupe avant de se lancer devant un auditoire

 

RACONTER


Planter le décor

Poser la bible dans le décor permet de nommer la source de l’inspiration du conteur

Une musique adaptée au récit pourra introduire le conte

Installer l’auditoire de arc de cercle, de manière confortable, sur des tapis par terre pour les plus jeunes, sur des sièges avec dossier pour les anciens ;le conteur se positionnera de manière à être vu et entendu ;

Dans le cadre liturgique, le conte biblique ne se raconte pas à l’ambon. Le conteur se trouvera une autre place, bien en vue. Il ne s’agit pas de raconter en voix off.

 

La présence du conteur est importante. Cependant jamais il ne s’impose. Ses gestes restent discrets : ouverture des bras, sourire, regard franc … Dans son regard, le conteur embrasse tous ses auditeurs ; il s’adresse à tous, dans le respect de ce qu’ils sont et de ce qu’ils vivent.

Quand il délivre son conte à son public, le conteur ne joue pas un rôle, il est lui-même. Ses paroles sont sincères, en accord avec son langage habituel.  Le ton de sa voix est posé et sobre. Il ne raconte pas en « je » pour permettre à l’auditeur d’entrer dans le récit en toute liberté.

 



POINTS D’ATTENTION

 

Entre fidélité et créativité

Deux balises importantes

-         La Fidélité au sens du texte biblique et au projet du narrateur initial

-         La  cohérence avec l’histoire du salut, avec l’image de Dieu, de Jésus-Christ, de l’homme

 

Oser la créativité
- S’adapter au groupe rencontré : communauté chrétienne, public large, catéchumènes

- Choisir les textes en fonction, adapter le vocabulaire en tenant compte de la culture et  du statut  oral  du conte. N’utiliser ni jargon, ni expressions typiques d’une culture « jeune »

- Créer des images, donner des détails qui touchent tous les sens sans abuser. Le charme du récit c’est de permettre à l’auditeur de se faire ses propres images, de remplir les « blancs » les non dits du narrateur

- Donner de la chair aux personnages : permettre de les visualiser, sans projeter sur eux des sentiments ou des intensions qui détournerait de l’enjeu initial.

 
- Attention aux personnages ajoutés qui prennent plus de place que celui que nous  devons annoncer : Jésus Christ

 


Garder son conte en mémoire

-  Conserver la trame du conte, les séquences, leur titre, les éléments qui ont fait jaillir pour vous les images

-  ne le mettre par écrit que si nécessaire, et surtout        après l’avoir entièrement bâti et mémorisé

-   Accepter de le voir évoluer à cause du public, mais aussi de vos propres découvertes ( théologiques culturelles, bibliques) . Il est sain de vous dire : « aujourd’hui je ne le raconterai plus comme cela ! » et il semble sage de vous laisser guider par l’Esprit pour le raconter autrement.

 

 

 

 

 

 



[1] Elle doit les proclamer et les raconter et en même temps éclairer les mystères profonds qu’ils renferment


Publié dans POUR VOUS ANIMATEURS

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